Ça passe et ça repasse. Devant la maison. Un peu moins depuis qu’il fait froid. Le vieux à béret noir et panier de course en osier. Le black fumant sa clope qui sort le chien de la voisine. Le gros black baraqué de l’immeuble d’à côté qui rentre du supermarché, son pain sous le bras. On ne traine pas. La voisine du dessus sors faire son marché, ferme sa porte, ferme et referme ses verrous. Elle aime les bruits bizarres, les chasses d’eau qui tombe en cataractes, le son des verrous. Celle du dessous, elle c’est le son de son caddie de marché dévalant l’escalier qui l’excite. Je suis sûre qu’elle jouit à chaque marche. C’est comme ça, la vie des gens qui doutent de leur propre existence, ils ont besoin de faire du bruit pour s’entendre exister, comme d’autres se pincent. Ou écrivent. Chacun son truc.

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