Chaude, humide et rock n’roll, c’est tout toi
C’est c’qu’ils disent les gens là-bas
C’est sûr cette fille ne manque pas d’air
Elle s’défonce et s’envoie en l’air
Elle aime autant les filles que les gars
Chaude, humide et rock n’ roll à la fois
Chaude, humide et rock n’ roll à la fois
Chaude et humide comme ta langue dans ma bouche
D’habitude pour dire bonjour, on se serre la louche
Mais ça c’est pas dans tes mœurs à toi
Chaude, humide et rock n’ roll c’est bien toi
Chaude, humide et rock n’ roll c’est bien toi
Chaude et humide comme le poignard,
Humide du sang à venir
Effilé, il m’a fouillée t’as pris mon âme dans la foulée,
Toi quand t’aimes, tu es comme ça
Impossible de te tenir
Chaude, humide et rock n’ roll à la fois
Chaude, humide et rock n’roll à la fois
Moi pourtant j’suis pas comme ça
L’amour je l’fais qu’avec les gars
Les filles, tu vois, je les prends pas
Souvent elles veulent, mais moi j’veux pas
Mais ce jour là, j’sais pas pourquoi
J’te l’ai donné ce p’tit bout d’moi
Chaude et humide ma langue à moi
On s’est aimées, vite fait comme ça
Chaud, humide et rock’n’ roll à la fois
Chaud, humide et rock’n’ roll à la fois
Après ça, on s’est jamais revues
Sauf une fois, t’en souviens-tu ?
C’était une circonstance officielle
Y’avait tout le gratin d’la poubelle
Le préfet et les huiles, tous ces gens qu’on aime pas
Mais on crevait de faim : nécessité fait loi
Toi t’étais là, comme d’hab’ à choquer les rombières
Moi au spectacle, voyeuse, en sirotant ma bière
Curieuse de savoir si, avant la fin du r’pas
Tu r’marquerais enfin qu’moi aussi j’étais là
Chaude, humide et rock n’ roll à la fois
Chaude, humide et rock n’roll à la fois
Et puis t’es venue petite sœur t’es venue t’asseoir près de moi
Y’avait tant de bonheur dans ce « Ah, tu es là… »
Tes yeux étaient brillants et ton sourire clair
On s’est promis beaucoup, c’était plus un mystère
Mais t’as voulu encore que j’te donne un bisou
T’en voulais à ma bouche, à mes seins, à mon cou
Mais cette fois j’ai dit non, par une lâcheté infâme
Y’avait beaucoup trop d’monde, je n’voulais pas d’un drame
J’t’ai repoussée par peur des sots qu' »en-dira-t-on »
Oui j’avoue ma frayeur, ce fût moche et très con
Mais j’ sais pas très bien, comme toi Barbara
Etre chaude, humide et rock n’ roll à la fois
Etre chaude, humide et rock n’ roll à la fois
Alors t’as pris la mouche à défaut de ma bouche
Tu m’as boudée un peu en me tournant le dos
Puis t’es revenue encore en remettre une couche
Me suppliant des yeux d’accorder un bécot
T’étais trop douce alors j’ai fini par craquer
Et du bout des lèvres j’ai donné un baiser
Mais tu voulais encore, j’ai pu le constater
Chaude et humide, ma langue que je t’ai pas donnée
Alors tu t’es fâchée, t’as dis que j’étais nulle
Et j’crois bien qu’je l’étais, avec un peu d’recul
Ce soir là, au concert, y’avait-il un rapport
T’as fait pipi par terre, j’ai trouvé ça trop fort
Et je suis restée là en f’sant semblant de rien
A deux pas derrière toi comme tu le savais bien
Désolée à l’avance de c’qu’on dirait de toi
Chaude, humide et rock n’roll à la fois
Chaude, humide et rock n’roll à la fois
C’est sûr cette fille ne manque pas d’air
Elle s’défonce et s’envoie en l’air
Avec elle, pas de préliminaires, c’est direct :
CHR
Et la dernière soirée, mon dieu quelle équipée
Y’avait là famille et amis assemblés
Tu v’nais t’coller contre moi réclamer sans relâche
Un sourire, un bisou jusqu’à ce que j’me fâche
Car y’avait là quelqu’un que j’voulais pas choquer
Quand l’amour prend ces chemins faut pas trop s’emballer
Ni perdre les pédales sous peine de perdre en route
La tendresse enfantine qui souvent se déroute
D’un désir affiché même si de bon aloi
Il pourrait s’exprimer en bien d’autres endroits
On se dit : « A plus tard et pour une autre fois »
L’amour chaud, humide et rock n’roll à la fois
L’amour chaud, humide et rock n’roll à la fois
Et puis je t’ai perdue, m’disant que j’te r’verrai
Les saisons ont passé mais je n’t’oubliais pas
J’étais sur d’autres chemins et sans nouvelles de toi
Jusqu’à ce qu’on me dise :
« T’as su pour Barbara ? »
Le ciel s’est effondré, tout est devenu froid
Et là j’ai pris un coup dont je n’me remets pas
Car quand on aime ainsi sans que rien ne transpire
On garde le chagrin faute de pouvoir le dire
Si je parle aujourd’hui c’est pour qu’on sache bien
Que la vie est précaire et qu’il suffit d’un rien
Et que remettre toujours à demain quand on aime
Vous fait courir le risque d’une très grande peine
Car s’il est une chose pire encore que la mort
C’est le regret qui ronge et nourrit le remords
Des amours qui s’défont y’en a toutes les semaines
Un jour on aime et le lend’main on veut maudire ses chaînes
Mais crois-moi pire encore que l’amour qui s’défait
Y’a l’ souvenir de l’amour qui ne s’est jamais fait
Alors même si l’enfer s’ouvre sous mes pas
J’y serai avec toi, bien au chaud, Barbarara
Car désormais c’est moi, qui, en souvenir de toi
Porterai le flambeau de cette belle loi
Qu’il faut vivre partout ce que l’on porte en soi
Que le regard d’autrui et chacun m’indiffère
Avec moi, c’est direct et sans préliminaires
Chaud, humide et rock n’roll à la fois
Chaud, humide et rock n’roll à la fois
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Beau texte. Surprenant !
Merci beaucoup pour votre commentaire et votre présence sur ce blog. Ça me touche beaucoup. Bonne journée !
C’est avec grand plaisir. J’ai beaucoup aimé votre poème « espoir » également.
Au plaisir de vous lire.
Paul
Voilà une bien jolie manière de mettre des mots clairs sur des situations claires, de faire passer en douceur des idées qui font grimper la température… une fois qu’on a dépassé le premier degré !
Écrit il y a 15 ans, ce texte était en effet un peu précurseur… Si on exclu évidemment les poèmes de Sapho et Louise L’abbé. Un an plus tard, Katty Perry sortait « I kissed a girl »… Coïncidence ? Je ne crois pas. Non je plaisante mais si quelqu’un a fait avancer quelque chose et considérant nos succès publics respectifs, c’est plutôt elle je pense. Mais merci pour vos compliments même si je n’ai pas réussi à être meilleur poète que vous. Je ferai mieux la prochaine fois, du moins j’essaierai. Bonne journée
« L’espionne Lesbienne » par le groupe de rock progressif (tendance psychédélique) Ange date de l’année 1973.
Soit une éternité avant Katy Perry !
Bon, c’est vrai qu’entre temps, il y avait eu « Une femme avec une femme » de Mécano (en 1988) mais je suis certain que votre texte ravirait pas mal de chanteuses pop de la nouvelle génération, c’est une piste à exploiter. Un dépôt à la SACEM et le tour est joué !
Le texte a été déposé à la SGDL et à la société des auteurs mais pour la SACEM je verrai. Il faudra que je me renseigne. Merci pour le conseil