Ne désespérez pas !

L’espoir : la clé du bonheur et du succès

L’espoir est une émotion puissante qui peut transformer nos vies de manière significative. Qu’il s’agisse de faire face à des défis personnels, professionnels ou mondiaux, l’espoir est souvent la force motrice qui nous pousse à persévérer.

L’importance de l’espoir

Lorsque nous sommes confrontés à des moments difficiles, c’est l’espoir qui nous aide à trouver la force de continuer. Il nous permet de voir au-delà des obstacles présents et de croire en des jours meilleurs. En effet, les personnes remplies d’espoir ont tendance à être plus résilientes et à mieux faire face au stress.

Cultiver l’espoir au quotidien

Il est crucial de cultiver l’espoir dans notre vie quotidienne. Cela peut être fait en se fixant des objectifs réalistes, en entourant de personnes positives, et en gardant une perspective optimiste. La pratique de la gratitude est également un moyen efficace de maintenir un état d’esprit rempli d’espoir.

L’espoir en action

L’espoir est souvent à l’origine des grandes réalisations. Que ce soit la lutte pour l’égalité des droits, la guérison d’une maladie grave, ou la poursuite de ses rêves les plus fous, l’espoir est ce qui pousse les gens à agir et à effectuer des changements positifs dans leur vie et dans le monde qui les entoure.

En conclusion, l’espoir est une force puissante qui peut transformer nos vies de manière positive. En cultivant l’espoir au quotidien et en croyant en des lendemains meilleurs, nous pouvons surmonter les obstacles et accomplir de grandes choses.

Tout faux

Tout est faux chez elle. De pied en cap. Fausse chevelure blonde qui laisse apparaître une sous couche brune, faux blouson de fausse motarde en faux cuir. Faux ongles laqués de blanc dont l’un (va savoir pourquoi) se pare de doré ou d’argenté ou les deux. Faux hâle à la poudre soleil. Tout est faux chez elle, à part peut-être le gros cul moulé dans un pantalon bien serré qu’elle balance faussement nonchalamment dans le rayon du supermarché où elle fait semblant de faire des courses, les pieds chaussés de tennis qui n’ont jamais couru nulle part et de petites socquettes qui laissent apparaître la peau nue.

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Journée de pauvre 4

La dame a une voix nette, le débit serré, l’élocution précise. C’est une voix qui n’a pas de temps à perdre, qui ne transige pas. Mon propriétaire vient de m’envoyer un courrier intitulé « enquête ». Guère enchanté visiblement d’avoir à sacrifier à cette obligation que la loi lui impose depuis quelques années, il a décidé de le faire de la façon la plus ennuyante possible. Demandant des photocopies de justificatifs d’impôts alors que tout le monde se contente d’habitude de l’attestation de RSA, fixant l’échéance au 5 soit au moment du mois le plus difficile possible. Je lui demande s’il est possible de lui envoyer une attestation de RSA, elle me répond qu’elle veut (elle dit bien : moi je veux) absolument le justificatif d’impôt en précisant qu’il est inutile d’envoyer un dossier incomplet car si je le fais je recevrai une relance. Je lui demande si je peux envoyer le justificatif par mail. Oui, ça oui c’est possible mais je devrai tout de même envoyer le formulaire d’enquête papier qui lui ne se trouve pas en ligne. Elle me laisse à peine m’exprimer, monte tout de suite sur ses grands chevaux, me soupçonner à priori de je ne sais quelle turpitude.

Je les soupçonne moi de pousser le bouchon de façon à ce que le peuple excédé réclame la suppression de cette enquête bien ennuyeuse ce qui arrangera tout le monde et laissera enfin les gros revenus (et les enfants des gros revenus) profiter des logements HLM en paix, non mais.

Épilogue (on l’espère). J’envoie finalement le fameux justificatif d’impôts par mail, recevant en retour un mail ma demandant de numériser le formulaire et de l’envoyer aussi ou de le renvoyer par courrier. Contente d’avoir finalement une réponse positive à la question à laquelle on ne m’avait pas répondu hier quant à la possibilité d’envoyer le formulaire en format numérique. Je me presse d’envoyer le document scanné par téléphone, en format des vœux pour que ça suffise. Faute de quoi…

..Ils attendront que j’ai de quoi acheter un timbre.

Journée de pauvre 3

Se lever le matin
Se faire belle, sentir bon
Attaquer sa journée avec l’enthousiasme d’un peshmergas ravi à l’idée d’en achever un ou deux (dossiers en suspens).
Remplir son dossier.
Parcourir une page de renseignements pratiques pour se rendre compte encore une fois qu’on a pas les 20 centimes nécessaires pour faire la photocopie qu’on vous demande.
Faire une demi-heure de bus pour se rendre en ville pour déposer son dossier en personne et faire faire la photocopie.
Voir une dame s’asseoir une minute à côté de vous puis se lever et descendre avant le départ du bus après qu’elle ait compris que vous étiez en train de peindre sur votre téléphone (ce n’est pas contagieux, quoique)
Attendre 10 mn puis être accueillie par une vacataire qui vous sert du madaaame
Apprendre qu’il faut désormais prendre rendez-vous par téléphone (payant, 6ct d’euro/mn), que le délai d’attente est de trois semaines et se laisser conseiller subrepticement de prendre rendez-vous plus près de chez vous après que la dame, de questions en questions ait compris quel était votre quartier d’origine. « Vous n’avez pas besoin de venir dans le centre » …
Se laisse dire avec un grand sourire qu’on peut laisser le dossier dans la boite
Envisager 5 mn de se consoller de sa mauvaise journée à la bibliothèque et la trouver fermée
Refaire une demi-heure de bus pour rentrer à la maison
Trouver un courrier de la Banque Postale sortant d’on ne sait où vous expliquant que vous avez demandé un recours qui demande un plus ample examen deux jours après avoir reçu un courrier qui vous informait qu’on vous accordait généreusement une remise pour deux prélèvement de frais soit 24 euros sur plus de 100…

Épilogue (provisoire, je le crains)
Un charmant jeune homme à la voix claire et fraîche s’empresse de me trouver un rendez-vous au plus rapide, là où j’étais le matin même. J’y passe 3 minutes à 6 cts d’euros et j’obtiens un rendez-vous à l’aube (à l’aube administrative s’entend). Me voilà presque sauvée.

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Journée de pauvre 2

Bien, prenons les problèmes avec ordre et méthodiquement. Un coup de fil (payant) à la Caf me confirme qu’il est impossible de toucher son RSA en cash. Lorsque je demande pourquoi, une fonctionnaire à l’amabilité glaciale me déclare que c’est « parce que c’est comme ça » « Vous vous rendez compte si tout le monde venait retirer son argent au guichet ! » je soumets l’idée que l’argent pourrait être envoyé par mandat cash… Mais non.
« Bonne journée à vous, dit la dame. »

J’essaie de comprendre… J’imagine donc qu’il s’agit de s’assurer que l’argent sera bien versé sur le compte de la Banque Postale (la seule qui accepte les pauvres) et qu’il sera bien disponible pour régler la dîme en temps et en heure plutôt que de risquer d’atterrir dans les mains d’infâmes dealers qui eux ne payent pas d’impôts.

Sur que tant qu’à se faire enlever le pain de la bouche autant que ce soit par des gens fréquentables.

Journée de pauvre

Une pause pour rassembler mes esprits avant d’attaquer la longue journée exaltante qui m’attend. Remplir et déposer le dossier de cmu, courir après une assistante sociale compétente s’il s’en trouve, appeler les gens qui contrôlent mes revenus pour savoir s’il n’auraient pas, par hasard un mail où je pourrais leur envoyer le document qu’ils me demandent, écrire mon courrier de recours pour la Banque Postale et lui demander comment il se fait qu’elle se permet de me coller plus de 100 euros de frais en un mois alors qu’on me refuse un prêt sous prétexte que je ne peux pas le rembourser. « Il ne faut pas faire de chèques » dit la dame, la question de savoir comment je vais faire pour manger sortant apparemment son champ de réflexion.

Autant d ‘activités riches et productives qui ne feront rien avancer d’un iota mais qui m’occuperont et donneront de quoi s’occuper à quelques fonctionnaires.
C’est ainsi qu’on occupe les pauvres, leur trouvant dans cesse de nouveaux labyrinthes à cartographier. Être pauvre, c’est un boulot à plein temps. Ça ne vous laisse guère le loisir pour autre chose. J’écris des poèmes entre deux portes, trois coups de téléphones vains, quatre recherches inutiles. J’écris des poèmes en douce comme lorsque enfant, j’écrivais au lieu de faire mes devoirs. À presque 50 ans, j’en suis encore à écrire en catimini, à écrire en dépit de « l’aide » qu’on m’octroie, la poésie sauvant ce qu’elle peut, se sauvant comme elle peut.

Ça passe et ça repasse. Devant la maison. Un peu moins depuis qu’il fait froid. Le vieux à béret noir et panier de course en osier. Le black fumant sa clope qui sort le chien de la voisine. Le gros black baraqué de l’immeuble d’à côté qui rentre du supermarché, son pain sous le bras. On ne traine pas. La voisine du dessus sors faire son marché, ferme sa porte, ferme et referme ses verrous. Elle aime les bruits bizarres, les chasses d’eau qui tombe en cataractes, le son des verrous. Celle du dessous, elle c’est le son de son caddie de marché dévalant l’escalier qui l’excite. Je suis sûre qu’elle jouit à chaque marche. C’est comme ça, la vie des gens qui doutent de leur propre existence, ils ont besoin de faire du bruit pour s’entendre exister, comme d’autres se pincent. Ou écrivent. Chacun son truc.

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Note à propriétaire comminatoire

En ces jours brumeux d’octobre où les jours glissaient lentement vers le néant, elle se souvenait par éclair qu’elle avait un jour rêvé d’enseigner la littérature française à l’Université et qu’elle fût une modeste mais passionnée pianiste. Et tandis que la banque s’acharnait avec la puissance et la régularité d’un boxeur qui sent venir la fin d’un combat facile  contre un adversaire en limite de catégorie, le proprio, lui, s’offrait le luxe d’un timbre inutile pour l’informer qu’ils avaient constaté que le prélèvement du loyer avait été refusé pour défaut de provision et la mettait en demeure de lui envoyer un chèque dont la provision aurait cent doutes poussé par miracle sur son compte dans la nuit.

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Note de marché

Notes de marché. Une petite vieille se pose à côté de moi et fait consciencieusement semblant d’inspecter  l’étalage du petit marchand bio toutes oreilles dehors. Je repars avec 100 g de châtaignes, une envie de saison. Hier, c’était une autre vieille peau qui était venu s’asseoir à côté de moi dans le bus et qui avait pris bien soin de sortir du bus une station avant moi. Je l’avais retrouvée chez Conforama, son pochon en plastique blanc à la main tandis que je déambulais à  la recherche d’un chauffage à pétrole sous l’œil des sans-gênes affalés sur les sofas, le mobile à la main.